mercredi 21 août 2013

Los expulsados...

La vie à Cusco nous enchante chaque jour un peu plus... Pour le moment, je continue à travailler par le biais des massages, chez moi et dans le centre que nous avons créé. L'ambiance est sympa, et les clients de plus en plus nombreux.
A coté, je suis mon cours de réflexologie plantaire, et pourrai bientot devenir thérapeute. L'idée me plait car enfin je pourrai l'associer au shiatsu.
J'ai créé des cartes de visite que je distribue à chaque occasion à présent, les choses suivent leur cours...

La semaine dernière, j'ai travaillé dans une école maternelle en remplacement. Une amie espagnole devait impérativement se rendre à Lima pendant une semaine et m'a demandé de jouer les maitresses à sa place. Je m'occupais des tout-petits de 1 à 2 ans. Il y avaient 6 enfants dans ma classe.
Au programme, chaque jour, libre jeu, puis je proposais une activité quotidienne, comme la découverte des sons ou des matières, puis le quotidien à respecter comme l'heure du repas ou le change.
Ils tapaient sur des xzilophones, et des tambours, et jouaient des castagnettes tous ensemble ou chacun leur tour, se faisant passer les jouets en les échangeant. Je leur racontais des histoires, leur chantais des chansons (en français, mais elles avaient tout autant de succès!) puis nous allions arroser le potager de l'école.
Une expérience très enrichissante, les enfants sont d'un grand apprentissage.
A cet age là, ils traversent la période du moi et voudraient que tout leur appartienne, chaque jouet, la maitresse ... Ils ont tendance à se griffer entre eux dès qu'on tourne le dos, puis ils se font un bisou et se réconcilient.
L'école est pleine de couleurs, j'ai sympathisé avec les autres maitresses (ici appelées "profe").

En arrivant à Cusco, j'avais le souhait de travailler avec les enfants, la vie fait bien les choses! 


Il y a quelques temps, Diego et moi sommes partis pour deux jours dans la vallée sacrée à Ollantaytambo.
En arrivant au village, à la tombée de la nuit, j'ai ressenti beaucoup d'émotion devant tant de beauté.
Le village se trouve entre de gigantesques montagnes, en cet endroit on se sent tout petit ...
La nuit, elles sont presque invisibles, on devine leur ombre grace à la lune et aux étoiles qui illuminent leur cime. La nature nous offre les plus beaux spectacles...
Nous avons dormi dans un joli petit hotel situé au bord de l'eau et le lendemain à l'aube, avons pris le petit déjeuner assis sur la rive.
Puis nous sommes partis à la découverte de Ollantaytambo, il y avait le marché traditionnel sur la place. 
Nous sommes allés visiter les ruines (voir les photos). En chemin, nous avons rencontré un groupe de français accompagné d'un guide shaman, qui nous a gentiment proposé de les accompagner dans la visite. J'ai joué les traductrices pendant un temps, le guide parlant très peu français. Nous avons sympathisé tous ensemble, puis sommes allés manger au restaurant.
Tout au long du périple, Diego recherchait des visages pour lui significatifs à photographier. Depuis quelques temps il s'inspire particulièrement des portraits et se concentre sur les vieilles personnes, portant l'habit traditionnel des montagnes,vétues de couleurs et de tuniques faites à la main.
Il recherche l'expression profonde, exprimée par le regard qui traduit l'ame de la personne.

En général, il échange la photo contre un brin de monnaie. En fait, tout dépend des gens et de leur activité. L'attitude à adopter sera différente suivant qu'il s'agisse d'un paysan cultivant sa terre ou d'un mendiant.

Les mendiants sont nombreux à Cusco, et je remarque qu'il s'agit toujours de personnes agées.
Ces gens n'ont pas toujours eu cette condition, la plupart d'entre eux possédaient des terres et vivaient de leurs récoltes avant cela. Mais il a suffit qu'une grande multinationale ou qu'un projet d'état décide de s'approprier leur endroit pour qu'ils soient lamentablement expulsés. 

C'est ce qu'il se passe en ce moment-mème à Chinchero, dans la vallée sacrée non loin d'où nous vivons, comme nous expliquait le ministre de la culture de la ville que nous avons rencontré.
L'état projette de construire un aéroport dans cette province, car celui présent à Cusco est apparemment trop dangereux pour la ville et ne respecte pas les normes de sécurité. 
Pour cela, ils ont choisi un village peuplé de paysans à qui ils achèteront leurs terres pour une poignée de sous, et les expulseront sans pitié. 
Ce qu'il faut savoir, selon les dires de ce monsieur, c'est qu'il existe dans les alentours de Cusco des plaines isolées où aucun habitant n'y réside. Mais pour des raisons économiques et dans le but d'épargner quelques sous, les managers du projet ont décidé de le réaliser à Chinchero.
Bien sur, l'avenir des paysans est passé sous silence.

Pour faire bonne figure, l'aéroport a décidé de questionner les touristes arrivant à l'aéroport de Cusco sur  ce qu'ils pensent du projet de Chinchero (leur expliquant brièvement sans rentrer dans les détails). Les touristes approuvent sans savoir.  Car bien sur les gens à questionner sont les Cousquéniens eux-memes, mais comme beaucoup se montreraient défavorables, ils évitent le sujet.

De nombreux villages au Pérou (et j'imagine dans beaucoup de pays  d'Amérique du sud et d'ailleurs) ont connu la meme situation. Les habitants qui auparavant avaient de quoi subsister grace à leurs terres, ont alors été réduits à un triste sort devenant mendiants ou pour beaucoup alcoliques.
Des villages entiers se sont noyés dans l'alcool suite à la perte de tout ce qu'il leur appartenait, leurs racines...
Ici lorsque la justice a un litige avec un paysan, si celui-ci ne possède aucune ressource économique, 
le juge et le notaire se font payer en terres, le condamnant ainsi directement à la perte ...




























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